Angéline Stanislas a été invitée par le Conseil Français des Architectes d’Intérieur pour partager son expérience sur sa place unique au sein d’AAGROUP. Résumé de son intervention en 4 questions :
En 2008, lorsque tu rejoins l’agence de Lyon, tu évoques un malentendu. Pourquoi ?
Complètement ! En 2008, l’agence faisait face à une forte pression économique en raison de la crise qui frappe le secteur du bâtiment. Par méconnaissance du métier et des opportunités possibles de développement, mes compétences en logiciels comptent davantage que mes connaissances métiers qui sont alors très sous-exploitées
Comment as-tu géré cette situation ?
Il était clair que l’étendue des missions d’un architecte d’intérieur n’était pas perçue ni reconnue. J’ai envisagé de quitter l’agence, mais la conviction que je pouvais contribuer à la qualité de nos projets m’a poussée à persévérer. Avec le temps, j’ai gagné en légitimité et mes expertises ont été reconnues. Je suis ainsi devenue cheffe de projet d’architecture d’intérieur mais principalement de projet d’architecture à part entière.
En 2020, pourquoi n’as-tu pas choisi de passer le diplôme d’architecte ?
En 2020, j’avais effectivement la possibilité de valider mes acquis par un diplôme. Mais les atouts de ma formation initiale et mon approche spécifique ont commencé à s’affirmer avec l’évolution des usages et des attentes du marché. Finalement, j’ai proposé à AAGROUP de développer un pôle d’Architecture d’Intérieur, avec pour mission de proposer cette expertise à l’échelle nationale.
En 2025, quelle valeur ajoutée un architecte d’intérieur apporte-t-il à un groupement d’architectes ?
Je répondrai en 3 points :
Une façade, c’est bien, mais “Comment on va vivre dedans ?” est aussi une question qui intéresse les maîtres d’ouvrage ! Surtout quand le projet est un hôtel…
Ensuite, il y a l’explosion des enjeux de réhabilitation, notamment avec la mutation de notre patrimoine industriel qui se trouve aujourd’hui dans nos centres-villes avec de nombreux codes à réinventer. L’optimisation et la valorisation de ces nouveaux lieux en fonction de leur nouvelle finalité sont au cœur des compétences de l’architecte d’intérieur, bien en amont des seuls enjeux décoratifs et esthétiques.
Si le contexte économique est de plus en plus dur, l’exigence des maîtres d’ouvrage est de plus en plus forte. Intégrer des compétences d’architecture d’intérieur permet de répondre de façon pointue et pérenne à tous les niveaux du projet. Cela rejoint d’ailleurs la stratégie du groupe qui vise à intégrer toutes les échelles de la construction : urbanisme, architecture, architecture d’intérieur, patrimoine, pour répondre le plus rapidement et le plus globalement possible aux MOA.
Un grand merci à Richard Bagur, Architecte d’intérieur CFAI et Guillaume Grange, Architecte dirigeant de AAGROUP et administrateur MAF, organisateurs des Journées de Rencontres et Synergies entre architectes et architectes d’intérieur.